Plans de conservation de la flore

Dans le cadre du contrat de plan Etat-Région, le Conservatoire Botanique National de Brest (CBNB) a été chargé de définir une stratégie régionale de conservation des espèces végétales d’intérêt patrimonial basé sur la rareté des espèces en intégrant les critères de menace et de vulnérabilité.

Cette analyse a porté dans un premier temps sur l’aire du massif armoricain excluant de fait les parties concernant les bassins aquitain (Sud-Vendée) et parisien (Est-Sarthe et Est-Maine-et-Loire). L’analyse fait ressortir que l’appauvrissement de la flore armoricaine est alarmant puisque 59 plantes autrefois signalées ont aujourd’hui disparu de la région. Sur 416 espèces de la liste rouge armoricaine encore présentes dans la région des Pays-de-la-Loire, 84 taxons ressortent avec un très fort intérêt patrimonial et nécessitent la mise en place d’actions de conservation. Parmi celles-ci une priorité toute particulière se dégage pour une vingtaine de taxons de haute valeur patrimoniale.

Les plans de conservations spécifiques engagées depuis 2004 avec les financements de la Région et de l’Etat portent à ce jour sur les espèces suivantes :

L’Orpin d’Angers (Sedum andegavense), l’Ail des landes (Allium ericetorum), l’Euphorbe peplis (Euphorbia peplis), l’Euphorbe de Séguier (Euphorbia seguieriana), la Gagée de Bohème (Gagea bohemica), le Coléanthe délicat (Coleanthus subtilis), la Renoncule à fleurs en boule (Ranunculus nodiflorus), la Fougère d’eau - ou Marsilée à 4 feuilles (Marsilea quadrifolia), la Carotte de Gadeceau (Daucus carotta gadeceaui), l’Orpin velu (Sedum villosum), la Bruyère de St-Daboëc (Daboetia cantabrica), le Lycopode inondé (Lycopodellia inundata), l’Ophioglosse des Açores (Ophioglossum azoricum), le Chou marin (Crambe maritima), la Tulipe sauvage (Tulipa sylvestris), le Crypsis piquant (Crypsis aculeata), et l’Isoète épineux (Isoetes histrix).

L’Orpin velu et le Crypsis piquant, contrairement aux autres plantes visées par les plans de restauration, ne bénéficient pas actuellement d’une protection réglementaire et à ce titre mériteraient d’être ajoutées à la liste des plantes protégées au niveau national ou régional.

  • L’Angélique des estuaires est une des rares espèces végétales endémiques de France métropolitaine et n’est présente que dans les grands estuaires et fleuves du littoral atlantique soumis à la marée. Elle est à ce titre protégée au niveau national et européen.
    | JP Lebossé
    L’Angélique des estuaires (Angelica heterocarpa), espèce rare et menacée a fait l’objet de plusieurs plans de conservation successifs en Pays de la Loire. Le premier couvrait la période de 2004 à 2007. Il a été révisé une première fois en 2009 puis en 2015 et à cette occasion, il a été fusionné avec le plan de conservation pour le Scirpe triquètre (Schoenoplectus triqueter) qui avait été initié en 2009.

    Le plan de conservation actuel couvre la période 2015-2020. Il a pour objectif de maintenir voire de développer les populations d’Angélique et de Scirpe :

    En 2015, un plan de gestion constitué de préconisations concrètes pour la gestion favorable et adaptée de l’Angélique et du Scirpe a été élaboré. 17 stations réservoirs ont été identifiées :

    Pour chacune d’elles, un état initial a été réalisé par le Conservatoire d’espaces naturels des Pays de la Loire. L’état de conservation a ensuite été évalué, des enjeux et des objectifs à long et court terme ont été définis pour le réseau et par stations.

    Un catalogue des savoir-faire et des pratiques favorables à l’Angélique des
    estuaires a été réalisé par le Jardin Botanique de Nantes et le Conservatoire
    Botanique National de Brest (CBNB). Il s’adresse aux maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre pour l’intégration dans les projets d’aménagements, la gestion conservatoire de cette espèce d’intérêt patrimonial majeur.

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