Les plans d’eau et leurs impacts sur les milieux aquatiques
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Les plans d’eau sont particulièrement nombreux en Pays de la Loire (plus de 40 000 plans d’eau de plus de 1 000 m²) et ont un impact cumulé important sur les aspects quantitatifs et qualitatifs. Leur présence entraîne : perte de débit par évaporation, rupture de la continuité écologique, ennoiement de cours d’eau et de zones humides, augmentation de la température de l’eau, eutrophisation, modification des peuplements piscicoles etc. L’interception des flux par les plans d’eau apparaît comme une pression majeure dans l’état des lieux du SDAGE validé en 2019.
Les différents types de plans d’eau
Un plan d’eau désigne une étendue d’eau douce continentale de surface libre, stagnante, d’origine naturelle ou anthropique et de profondeur variable (Sandre, 2020).
Les entités suivantes correspondent, par exemple, à des « plans d’eau » : ballastière, bief (de moulin, de canal), carrière, douve, étang, gravière, lac, lagune, mare, réservoir, retenue d’irrigation.
On peut distinguer plusieurs types de plans d’eau selon leur mode d’alimentation et de restitution des eaux.
Quels sont les impacts des plans d’eau ?
Même en l’absence de prélèvement dans le cours d’eau, de nombreux plans d’eau ont un impact sur la ressource et les milieux aquatiques.
- Lorsque le plan d’eau est relié au cours d’eau, les effets sont multiples :
- obstacle à la continuité physique, thermique etc. (sauf plan d’eau en dérivation),
- effets sur la qualité des eaux restituées : température, oxygène dissous etc.,
- évaporation d’une part de l’eau stockée,
- retard des écoulements en cas de non-respect du débit réservé.
- Lorsque le plan d’eau n’est en apparence pas relié au cours d’eau mais qu’il se situe dans sa nappe d’accompagnement : le plan d’eau est connecté au cours d’eau, ce qui signifie que des transferts ont lieu entre le cours d’eau et le plan d’eau. Ces transferts, accentués par l’évaporation en période de basses eaux (étiage), affaiblissent le débit du cours d’eau.
- Lorsque le plan d’eau se situe en amont d’un cours d’eau (retenue collinaire) : la captation des eaux de ruissellement va soustraire une part de l’eau pouvant alimenter le cours d’eau et retarder la reprise des écoulements, notamment en fin de période d’étiage.
L’impact sur la ressource et les milieux aquatiques est le plus fort lorsque les caractéristiques suivantes se cumulent :
- plan d’eau sur cours d’eau
- prélèvement en période estivale
- non-respect de l’obligation de restituer un débit réservé
- restitution d’eau de surface (plus chaude que l’eau de profondeur)
Source : Carluer N. et al., 2017. Impact cumulé des retenues d’eau sur le milieu aquatique. Expertise scientifique collective (Irstea). Agence française pour la biodiversité.
L’impact cumulé des plans d’eau
La multiplication de plans d’eau sur un bassin versant produit un impact cumulé sur la ressource en eau.
Une étude nationale inter-Agences de l’eau montre qu’un seuil de vigilance se situe à une densité de 0,5 % de surface en plan d’eau pour un bassin versant de taille moyenne (soit 0,5 ha/km², pour un bassin versant de 150 à 750 km²).
Source : Etude inter-Agences de l’eau - CACG, Hydrosphere & Geosys , 2001 - Rapport Phase 3- Vidéo de l’intervention de Florence Habets, hydroclimatologue, directrice de recherche au CNRS, membre du laboratoire de géologie de l’ENS, expliquant les impacts des plans d’eau en lien avec les effets du changement climatique (webinaire du 15 septembre 2021)
- Vidéo de l’intervention de l’OFB (webinaire du 24 juin 2022 :"Quelles solutions pour réduire les impacts des plans d’eau ?")
- Portail technique de l’OFB, page dédiée à l’expertise scientifique collective nationale sur l’impact cumulé des retenues