Atelier régional Écoquartier du mardi 27 mars 2018 (Angers) – L’Écoquartier, levier de la transition écologique des territoires : vécu des habitants, retour d’expériences des gestionnaires

Après 5 années de fonctionnement du label en Pays de la Loire, 24 opérations ont été labellisées en étape 1, 12 opérations en étape 2 et 4 opérations en étape 3. Ces différentes opérations rendent possible un retour d’expériences de plusieurs porteurs de projets (Angers, Changé, Saint-Sylvain d’Anjou, Saint-Nazaire, Nantes-Métropole,…) qui ont réalisé des opérations d’aménagement ambitieuses et innovantes. Ce fut donc une occasion de faire un bilan et de valoriser certains de ces exemples en Pays de la Loire en faisant un premier retour sur l’appropriation par les habitants de ces ÉcoQuartiers et leurs fonctionnalités (énergie, déplacements, espaces publics, nature en ville, "vivre ensemble"…). Il s’agissait aussi d’échanger sur l’effet levier sur le reste du territoire de la collectivité et, notamment, de partager les apprentissages (les réussites comme les pistes d’amélioration) qui ont été réalisés et qui enrichissent les savoir-faire de la collectivité sur d’autres opérations d’aménagement.

Cette journée a été organisée sur le site de la ZAC Desjardins à Angers. La Ville participe depuis de nombreuses années à la démarche ÉcoQuartier et la ZAC Desjardins, en particulier, fait partie des premiers ÉcoQuartiers labellisés en France en 2014. La ville d’Angers et Angers Loire métropole ont confirmé cette mobilisation en 2018 en signant la Charte ÉcoQuartier pour les quartiers en Renouvellement Urbain de Montplaisir et Belle-Beille.

Marie-Laure CHAUVIGNÉ (Conseillère municipale déléguée à l’Urbanisme - Verrières-en-Anjou) et Karine SUREAU (Service Urbanisme et Aménagement du Territoire – Verrières-en-Anjou) ont présenté l’opération de réaménagement du centre bourg de Saint-Sylvain d’Anjou (commune déléguée de la nouvelle commune de Verrières-en-Anjou) labellisée étape 2 en 2016 et dont la partie principale située aux abords de la mairie est en voie d’achèvement. Parallèlement à la construction de 145 logements, d’équipements culturels et la création de quelques cellules commerciales, le réaménagement du centre-bourg a été réalisé dans un souci de partage de l’espace public permettant des circulations piétonnes dans un environnement apaisé où la voiture n’est pas exclue. Les intervenantes ont particulièrement insisté sur la dimension temporelle dans la conduite du projet. Engagé en 2002 avec les premiers diagnostics, la progression sur un rythme mesuré a permis de repenser le projet sur certains aspects tout en laissant aux habitants de la commune le temps de se l’approprier. Ainsi, toutes les acquisitions foncières se sont faites à l’amiable, ce qui a facilité l’adhésion des habitants au projet. Prendre le temps permet également de lisser financièrement une opération dont le coût est de 15 millions d’euros. Marie-Laure CHAUVIGNÉ et Karine SUREAU ont par ailleurs souligné que la contrepartie de ce choix de prendre « son temps » était de faire de la pédagogie pendant les périodes où il ne passait rien.

Sylvie COLLIAS (Ville de Saint-Nazaire) et Patrick GUITTON (In Situ) ont ensuite présenté comment la Ville de Saint-Nazaire traduisait au niveau de ses opérations d’aménagement une démarche globale d’aménagement durable qu’elle est en train d’élaborer. Sylvie COLLIAS a ainsi évoqué l’opération de l’Îlot Sautron dont les travaux sont sur le point de débuter. La programmation de ce futur écoquartier de 105 logements engagé dans la labellisation a ainsi fait l’objet d’une démarche participative avec les habitants. Les choix concernant l’orientation des bâtiments, l’accès aux voitures, les cheminements dans les espaces publics ou la végétalisation ont ainsi été élaborés lors de plusieurs cessions de travail avec des habitants du quartier. Patrick GUITTON a ensuite évoqué l’opération du Courtil-Brécard sur le secteur de Saint-Marc-sur-Mer. Achevée depuis peu, cette opération, comprenant 260 logements, un groupe scolaire et la réhabilitation d’une salle de quartier, propose de renforcer la centralité du bourg de Saint-Marc tout en proposant une offre conséquente de logements sociaux en programmes collectifs dans un secteur dominé par l’habitat pavillonnaire. La réussite de cette greffe urbaine s’appuie notamment sur la qualité architecturale et paysagère des programmes de construction et de nombreuses réunions au fil de l’eau avec les riverains et les habitants du bourg. Enfin, des conventions de participation à la ZAC ont été signées avec des propriétaires riverains, permettant la construction de 40 logements sur des parcelles privées. Ce dispositif a largement contribué à impliquer ces habitants dans la conduite de l’opération et donc à renforcer son acceptabilité.

Cette journée a également été l’occasion d’évoquer l’étape 4 du label ÉcoQuartier consacrée à l’autoévaluation avec la participation de Bruno BESSIS du Ministère de la cohésion des territoires. Cette étape s’appuie sur la mise en place d’une démarche d’auto-évaluation associant habitants et usagers du territoire, et tournée vers l’amélioration continue (à l’échelle du projet, et dans les pratiques au-delà, sur le territoire de compétence de la collectivité). Trois ans après la livraison de l’opération et après l’obtention du label – étape 3, la collectivité mesure la tenue de ses engagements dans le temps, la façon dont les usages projetés sont appropriés par les habitants du quartier. C’est aussi une opportunité de valoriser la façon dont les pratiques d’aménagement ont évolué au sein de la collectivité, au-delà du périmètre opérationnel du quartier.

Après une table ronde consacrée à l’écoute des habitants dans le processus d’élaboration d’une opération d’aménagement, la ville d’Angers a présenté l’opération de la ZAC Desjardins qui a ensuite fait l’objet d’une visite accompagnée par Christophe DESCHAMPS (Ville d’Angers), Nicolas BLAIN (Anjou Loire Territoire) et Iga DOLOWY (Agence Enet-Dolowy Architecture).

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