Évaluation du niveau de sensibilité de la région Pays de la Loire aux inondations par ruissellement

La CCR 1 estime qu’en Pays de la Loire, environ 700 000 personnes sont actuellement exposées aux inondations par ruissellement (soit environ une personne sur cinq), et environ un sinistre sur deux est situé en dehors des enveloppes approchées des inondations potentielles par débordements de cours d’eau et submersions marines.

Compte-tenu de ce niveau d’exposition et de son évolution en lien avec les effets du changement climatique, la DREAL Pays de la Loire, appuyée par l’INRAE 2 et la CCR, a déployé sur l’ensemble de la région des Pays de la Loire élargie au périmètre du service de prévision des crues Maine-Loire aval la méthode IRIP (Inondations par Ruissellement Intense Pluvial).

Cette démarche régionale revêt plusieurs objectifs, dont celui de partager avec l’ensemble des acteurs de l’eau et plus généralement des sols, une base commune de connaissance à une échelle macroscopique sur les inondations par ruissellement, afin de faciliter l’intégration de ce phénomène dans les politiques publiques. Cette approche régionale ne se substitue pas aux démarches locales de connaissance ou aux documents réglementaires (zonages d’assagissements pluviaux, plans de prévention des risques notamment) sur les territoires disposant d’éléments de connaissance plus précis et qui le cas échéant sont déjà engagés dans la réalisation d’actions opérationnelles.

IRIP est une méthode cartographique dite « sèche » développée par l’INRAE, fondée sur des calculs de scores permettant d’évaluer la susceptibilité du territoire à la production, au transfert et à l’accumulation du ruissellement, selon des paramètres topographiques, d’occupation des sols, et pédogéologiques.
Les niveaux de sensibilité obtenus à partir de IRIP ont été croisés par la CCR avec plus de 3500 sinistres géolocalisés sur le périmètre régional afin de démontrer, par une analyse statistique, la robustesse des résultats issus de l’outil.

Même s’il est établi qu’il existe une forte corrélation entre la sensibilité forte au ruissellement (regroupement des niveaux de sensibilité 4 et 5 en transfert et en accumulation, soit environ 12 % du périmètre d’étude) et la présence de sinistres (96 % des sinistres sont situés à proximité des mailles de sensibilité forte), les résultats doivent être interprétés avec précaution, eu égard aux hypothèses simplificatrices retenues notamment sur les espaces agricoles, à la maille utilisée pour mener l’étude (50 m x 50 m), et à la réalité du phénomène de ruissellement sur certains secteurs à topographie plane avec de faibles pentes.

Un atlas cartographique des niveaux de sensibilité a été produit à partir de cette méthode. Cet atlas ne représente ni l’aléa ruissellement, ni les risques associés, mais bien les zones sur lesquelles le phénomène de ruissellement est susceptible de se produire.


Atlas cartographique

Rapport méthodologique

Statistiques communales


La poursuite de l’amélioration de la connaissance du phénomène de ruissellement, au travers notamment des PAPI 3, des PPRi 4, des études locales en lien avec la réalisation des zonages pluviaux, de la sinistralité, doit être pérennisée. Une collaboration entre les acteurs de l’eau et plus globalement des sols pourrait permettre d’accompagner certains territoires tests identifiés comme particulièrement exposés et accroître ainsi leur résilience. Une plaquette à l’attention des collectivités territoriales sur les actions possibles à mettre en place localement est un axe de travail qu’il serait intéressant d’engager.

Notes et références

1Caisse Centrale de Réassurance

2Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement

3programmes d’actions de prévention des inondations

4plans de prévention des risques inondations

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