Plan national d’actions de l’Outarde canepetière (renouvellement)

(Sources : divers documents LPO dont « Lettre outarde ».)

Les effectifs de l’outarde sont en régression dans toute l’Europe. En France, de 7200 couples en 1980, il n’en restait que 1200 en 1996.

Pour enrayer la très forte régression de la population d’Outarde canepetière, espèce menacée d’extinction, plusieurs programmes d’actions ont été lancés depuis le début des années 1990, principalement en France à l’initiative de la LPO.

Effectifs d’Outardes en France en 2004 (Source LPO)

RégionNombre de mâles chanteurs
Aquitaine 2
Champagne-Ardennes 1-2
Centre 33-35
Pays-de-Loire 16-17
Poitou-Charentes 292-308
Rhône-Alpes 2
Provence-Alpes-Côte d’Azur 652-810
Languedoc-Roussilon 488-499
Total 1486-1675

Programme Life nature

Un premier programme Life nature a été engagé de 1997 à 2001 comportant différentes mesures d’interventions sur les principaux sites de reproduction de l’espèce français concernés dont en Pays de la Loire les plaines de Méron et de Douvy.
Ce programme avait pour objectif d’enrayer le déclin de l’outarde par l’expérimentation de mesures spécifiques avec les agriculteurs pour restaurer des milieux favorables à l’espèce et promouvoir des modes de gestion permettant à l’espèce de nicher en toute quiétude. La sensibilisation des agriculteurs, mais aussi des chasseurs et des élus locaux faisait partie des objectifs à atteindre.
Le programme comportait également un volet acquisitions de terrains par le biais de conventions avec la SAFER. Parmi les mesures expérimentales engagées on peut citer, les fauches différées de prairies, le maintien de chaumes de céréales à paille et de colza, la conversion de terres arables en prairies. Ce programme a également permis de favoriser la mise en place de mesures agri-environnementales (CTE).
En Pays de Loire, dans le Saumurois, les mesures ont porté sur la mise en pâturage de 25 ha de friches herbacées sur un camp militaire, des retraits à long terme de 28 ha de cultures en prairies pour 20 ans avec un entretien hors période de reproduction, l’implantation de couverts, des mises en jachère faune sauvage, balisage de lignes électriques dangereuses…

Ce programme a été poursuivi avec des objectifs similaires. Un centre d’élevage d’Outardes canepetières, a été mis en place dans les Deux-Sèvres. A ce jour, plus de 50 outardes ont été lâchées en Europe avec des résultats encourageants. Diverses actions ont pu également être engagées au niveau de la sensibilisation des acteurs, du suivi (lâcher de 20 outardes équipées de balises Argos en 2005…).

Les contrats d’agriculture durable dans les sites Natura 2000

Les mesures agro-environnementales constituent le socle de la préservation de l’outarde et de la biodiversité dans les plaines cultivées. Elles se mettent en place depuis 2003 à travers les contrats d’agriculture durable (CAD).
Reposant sur un contrat d’une durée de 5 ans signé entre l’État et l’agriculteur volontaire, ces mesures permettent de retarder les fauches et les broyages sur les jachères, la récolte des luzernes ou encore de convertir une parcelle de terres arables en herbage.

L’objectif consiste à accroître la surface en herbe et à offrir aux outardes les conditions de nidification les plus sûres possibles. Elles connaissent une progression continue depuis 2003 et nécessitent un budget croissant.

De nouvelles ZPS désignées dans des secteurs à Outarde canepetière

Le 30 avril 2006, la France a désigné de nouvelles zones de protection spéciale (ZPS), portant leur total à 367 pour une surface de 4 477 962 ha. Cela porte le total de ZPS où l’Outarde canepetière est présente à 15 au moins en Languedoc-Roussillon, Provence, Pays-de-Loire, Centre et Poitou-Charentes.

En 2004, les ZPS accueillaient 933 à 944 mâles d’outardes soit 56 à 63 % de l’effectif national. La ZPS de Crau sèche, à elle seule, représente 18 à 20 % de l’effectif national. Pour les plaines cultivées, où la population est véritablement au bord de l’extinction, le réseau de ZPS couvre 174 000 ha et accueille 247 à 253 mâles d’outardes, soit 70 % de l’effectif migrateur. Les densités sont cependant comprises entre 0,52 et 3,43 mâles /1 000 ha, ce qui demeure très faible et traduit le mauvais état de santé de cette espèce en plaine. En Languedoc, 76 % des outardes se trouvent en ZPS. Dans les sites provençaux hors Crau, aucune ZPS n’est désignée pour les populations d’outardes du Vaucluse, alors que l’effectif départemental est d’au moins 50 mâles.

Plan de restauration national 2002-2006

La généralisation des mesures agro-environnementales constitue avec la désignation de zones de protections spéciales (ZPS) des sites de reproduction une des actions prioritaires de ce plan dont une déclinaison régionale a été engagée dans certaines régions (Languedoc-Roussillon, Poitou-Charentes).

L’année 2006 marque la fin de l’actuel plan de restauration national de l’outarde.

Une évaluation afin de déterminer ses points forts et ses points faibles et doit être examiné par le Conseil national de Protection de la Nature, a été validée en octobre 2007.

Celui-ci a conclu que, bien que le plan ait globalement atteint ces objectifs, l’état de conservation de l’Outarde en France n’est pas satisfaisant dans l’ensemble et varie selon les domaines biogéographiques : l’espèce est quasiment éteinte en domaine continental, dans une situation extrêmement défavorable dans le domaine atlantique (populations migratrices), alors qu’elle est en état de conservation favorable dans le milieu méditerranéen. Bien que les zones de protection spéciales accueillent 75 % de l’effectif national, les mesures de gestion restent insuffisantes.

Plan national d’action 2011-2015

Dans ce contexte, l’espèce bénéficie d’un second plan national d’action portant sur la période 2011-2015.

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