Réunion du réseau "Filières vertes pour la construction" - rencontre du 17 décembre 2020

Réglementation environnementale 2020

Laure Trannoy, Cheffe de projet « Filières vertes de la construction » à la DHUP

« Les bâtiments, du fait de leurs consommations d’énergie mais aussi de la façon dont nous les construisons, représentent une part conséquente des émissions de gaz à effet de serre en France. Grâce à la réglementation environnementale 2020 nous accélérons la décarbonation de ce secteur en agissant sur la phase de construction qui, pour un bâtiment neuf performant, représente entre 60 % et 90 % de son impact carbone total. D’ici 2030, la réglementation fera baisser cet impact de plus de 30 %. »

C’est par ces mots que la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a introduit la conférence de presse de présentation de la future Réglementation environnementale qui transformera durablement l’acte de construire dans les décennies à venir.

Les 3 objectifs principaux de la future réglementation :

  • donner la priorité à la sobriété énergétique et à la décarbonation de l’énergie ;
  • diminuer l’impact carbone de la construction des bâtiments ;
  • en garantir la fraîcheur en cas de fortes chaleurs.

Pour cela, plusieurs mesures ont été annoncées parmi lesquelles :

  • une réduction de 30% du besoin énergétique du bâtiment (Bbio) pour tous les logements individuels et collectifs ;
  • l’intégration du besoin de froid dans le calcul du Bbio ;
  • la disparition progressive du chauffage utilisant des énergies fossiles dans les logements ;
  • l’instauration d’un seuil maximal de consommation d’énergie primaire non renouvelable ;
  • la mise en place d’un indicateur de confort d’été ;
  • le recours massif aux matériaux biosourcés, dont le bois ;
  • la prise en compte de l’impact carbone des bâtiments sur l’ensemble du cycle de
    vie.

Les exigences de la RE2020 s’appliqueront de manière progressive de 2021, date de son entrée en vigueur, jusqu’à 2030 avec trois jalons prévus en 2024, 2027 et 2030 correspondant à des seuils de réduction de -15%, -25% et -30%.

Lycée d’Aizenay et approvisionnement en Paille

Pascal Dublaneau, Chargé d’Opérations au Pôle Constructions et Extensions de Lycées publics à la Région Pays de la Loire
Pierre Denis, Equipe Profibres

Pierre Denis : « On fournit l’isolant paille pour qu’il devienne industriel. On achète un roundballer et on le transforme en petites bottes, pour pouvoir livrer toute l’année. Ici, pour le lycée, nous avons de la paille de blé. 4 500 m2 de surface de paille demandés. Ce qui représente 1 660 m3. C’est la Région qui l’achète. Plutôt que d’importer de la paille d’Ukraine, nous avons entrepris une démarche avec les agriculteurs locaux, la Fnsea et la Chambre d’agriculture. Comme ça, tout est dans la commune. »

Le chaume : bonnes pratiques et évolutions à venir

Anne Brasselet, Chargée de mission préservation et valorisation du patrimoine des chaumières et de sa filière économique, Parc naturel régional de Brière

Depuis les années 70, le parc joue un rôle dans la préservation du patrimoine des chaumières : politique d’aide à l’emploi du chaume, soutien de la filière chaume, publication d’un guide des chaumières… pour préserver un patrimoine à forts enjeux socio-économiques, culturels et environnementaux. Face à la mobilisation des acteurs pour alerter sur la problématique de la contamination fongique des toitures en roseaux, qui réduit la durée de vie des couvertures depuis les années 2000, un programme de recherches et d’actions est lancé par le parc pour retrouver une durée de vie « normale » (35 ans) des couvertures, même si certaines peuvent durer plus longtemps. Le programme s’organise autour de 3 axes :développement de la recherche, structuration de la filière "Chaume", territoire. Sur le volet "Filière chaume", Coop’Action accompagne la filière à l’élaboration de règles professionnelles (RP) de la couverture en chaume. Les illustrations avancent bien grâce à la participation assez active de la filière, notamment des chaumiers de Brière et Normandie, et d’architectes, permettant de croiser les compétences et savoir-faire.

Forêt, Bois et Territoires

Samuel Rialland, Responsable prescription, Atlanbois

Le programme d’actions Forêt, Bois et Territoires vise à accompagner les collectivités, à l’échelle des Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI), pour diagnostiquer les atouts et potentiels de développement des territoires en matière d’arbre, de forêts et de solutions biosourcées. L’objectif est d’ apporter aux élus et agents des EPCI une vision systémique des capacités et potentiels de leur territoire, en termes de disponibilité de la ressource bois, de bâtiments biosourcés et de systèmes de production de chaleur, ainsi qu’une cartographie d’acteurs potentiellement mobilisables dans les futurs projets de la collectivité. Dans la continuité du diagnostic, Forêt, Bois et Territoires aidera les élus et agents des collectivités à définir et intégrer des objectifs favorisant le développement de la ressource en bois, sa gestion durable, ainsi que l’intégration de matériaux biosourcés dans leurs politiques climatiques en consultant les acteurs impliqués (propriétaires forestiers, professionnels…).

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