Atelier Régional EcoQuartier - Réduire la consommation des ressources dans les EcoQuartiers : l’économie circulaire au service de l’aménagement durable

L’atelier du jeudi 5 octobre 2017 a été ouvert et introduit par Madame Annick Bonneville, directrice de la DREAL des Pays de la Loire, qui a remercié Atlanbois d’avoir mis à disposition de la DREAL ses locaux construits en matériaux bois dont une visite a été proposée en fin de journée.

Qu’ils aient lieu dans les grandes villes ou dans les communes rurales, la réalisation de projets d’aménagement conduit à consommer des ressources et de l’énergie dans des quantités importantes. Une fois ces projets réalisés, nos modes de vie sont également consommateurs de matériaux, d’énergies mais aussi producteurs de déchets.

L’économie circulaire propose une alternative au modèle linéaire qui organise notre économie actuelle où, une fois extraites, les ressources sont transformées, consommées et jetées. "Ce modèle, associé à la consommation de masse et à la croissance démographique exponentielle, entraîne une dynamique qui exerce une forte pression sur nos ressources naturelles et de fait sur nos territoires. Le constat est simple : notre modèle de développement économique actuel n’est pas durable" (Ademe, 2017)

Atelier écoquartier, 5 octobre 2017 - Atlanbois | Alexis ROY

La définition et les principes de l’économie circulaire ont été ensuite présentés par Thomas ZAMANSKY (DREAL Pays de la Loire) qui a montré comment elle s’appliquait à l’aménagement à travers plusieurs exemples, différentes échelles d’application de l’économie circulaire. D’une approche thématique comme la gestion des eaux pluviales, il est possible de déployer des démarches intégrées, où l’économie circulaire organise de nombreux domaines de l’aménagement comme la construction, la consommation d’espace, la réutilisation des terres, la production et la consommation de biens et services, etc.

L’exposé de Benoît ROCHER (DREAL Pays de la Loire) a démontré comment l’analyse du cycle de vie appliquée au bâtiment et à l’aménagement permet de penser la réduction des impacts environnementaux à toutes les étapes d’un projet de sa conception à sa déconstruction en passant par son utilisation. C’est également sur cet outil que s’appuie la future réglementation environnementale des bâtiments E+C- qui vise pour chaque construction la performance énergétique et un bilan carbone le plus réduit possible. Le recours aux matériaux bio-sourcés est un levier important pour augmenter la performance environnementale des bâtiments.

La première table ronde de la journée a mis en lumière 3 filières de matériaux bio-sourcés actives en Pays de la Loire : le bois, la paille et le chanvre. Samuel RIALLAND d’Atlanbois, Emmanuel GRIMAUD d’Echobat et Quentin PICHON de Construire en chanvre ont détaillé l’organisation de ces filières dans les Pays de la Loire de la production du matériaux, sa transformation à son utilisation à travers divers exemples de réalisation. Renouvelables, faibles en énergie grise, bonne inertie thermique, bon comportement hygrothermique, sources d’innovation, créateurs d’emplois non-délocalisables… On retiendra de cette table ronde les avantages à utiliser les matériaux biosourcés dans la construction. En effet, qu’ils soient utilisés dans les structures porteuses, le revêtement ou l’isolation, le bois, la paille et le chanvre présentent des caractéristiques environnementales particulièrement performantes faisant de ces matériaux des réponses très intéressantes pour réduire l’impact environnemental des bâtiments. De plus, ces ressources naturelles et renouvelables offrent des opportunités pour organiser des filières locales de production agricole et de transformation des matériaux.

Peu de constructeurs de maisons individuelles utilisent aujourd’hui la paille et le chanvre. Quelques bailleurs sociaux et très peu de promoteurs s’intéressent au bois. A la question de l’origine du bois, Samuel Rialland d’Atlanbois précise que la part des bois français dans la construction est d’environ 50%, 92% du bois construction est certifié et la part importée vient des Pays scandinaves. Chacun de ces matériaux est associé à un cadrage normatif et technique spécifique élaboré par les professionnels eux-mêmes.

Table Ronde 1 - Samuel Rialland, Qentin Pichon, Emmanuel Grimaud | Alexis ROY

Loïc DAUBAS, architecte associé à l’Atelier Bélenfant - Daubas qui ont conçu plusieurs bâtiments mettant en œuvre des matériaux bio-sourcés, a apporté son témoignage à travers 2 projets qu’il a réalisés à Bouguenais (44) et à Bouvron (44). Pour le Pôle Espaces Verts et Naturels de Bouguenais, les murs ont été réalisés avec des roseaux coupés en bord de Loire et de la terre directement extraite du terrain. (technique de la terre coulée). Quand au bardage bois, il a été réalisé avec des arbres issus de la gestion des bois communaux.

Pour réaliser le pôle enfance de Bouvron, l’ensemble des usagers - parents d’élèves, enseignants, enfants, personnel municipal et agents d’entretien, conducteur de car - ont été placés au cœur du processus de conception aux cotés des élus et architectes. Le bâtiment s’inscrit dans l’identité locale que ce soit pour l’architecture du bâtiment dont la forme rappelle les hangars agricoles et pour les matériaux utilisés (ossature bois, cloisons en terre). Le pôle enfance a ainsi pu être réalisé à un coût réduit et avec une production de déchets très faible également.

Guillaume DEPRE de Nantes Métropole Aménagement et Vianney MOLLE de La Nantaise d’Habitations ont présenté un projet à haute performance environnementale qui va être construit sur le quartier du Vallon des Garettes à Orvault (44). Sur 3 îlots de la dernière tranche de ce quartier, l’ambition est de réduire par 2 les émissions de CO2 des bâtiments. le stockage du carbone sera maximisé grâce à des matériaux bio-sourcés dans l’ossature, le bardage, etc. Cette démarche expérimentale pour Nantes Métropole Aménagement et La Nantaise d’Habitations est destinée à tester la reproductibilité des procédés constructifs qui seront mis en œuvre.

La deuxième table ronde de la journée qui réunissait Michel MATTEI du PNR Loire-Anjou-Tourraine), Bruno SUNER d’Habitats et Energies Naturels 44, Yannis MARTIN de la CAVAC Biomatériaux et François ROLLIN de Karibati a permis d’approfondir le thème de l’économie circulaire. Elle a montré comment les matériaux bio-sourcés peuvent être une opportunité pour la mise en place de filières de production et d’utilisation qui contribuent au développement territorial dans une logique d’économie circulaire. En terme de valorisation de ces matériaux en fin de cycle, si la paille et le bois se prêtent au compostage, le modèle de recyclage du chanvre reste à développer, ce qui est aujourd’hui pénalisant du point de l’Analyse de Cycle de Vie (ACV).

Voir le film sur la démarche "Isole Toi, mais pas tout seul" du Parc Naturel régional Loir-Anjou-Touraine.

La journée s’est terminée par une visite du Bâtiment B où sont situés les bureaux d’Atlanbois.

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