Trois questions à une inspectrice des installations classées

Qu’est-ce que le métier d’inspecteur de l’environnement ? Quelles sont vos missions ?

Certaines installations industrielles du fait des risques qu’elles peuvent générer soit en fonctionnement normal (rejets chroniques) ou en cas d’incident/accident (rejets accidentels) sont classées au titre de la législation des installations classées.

Ces installations sont contrôlées et suivies par la police des installations classées.
Un inspecteur aura ainsi la charge d’analyser et instruire les différentes études prévues par la réglementation (demande d’autorisation, étude d’impact, étude des dangers, nouveau projet, etc.).

Cette analyse vise à s’assurer que l’exploitant respecte la réglementation pour les activités concernées pour son site, et notamment qu’il a pris les dispositions constructives et organisationnelles adaptées. L’examen des éléments d’un dossier peut ainsi conduire à imposer des nouvelles mesures de prévention, de protection et de réduction du risque (traitement des rejets, réduction des risques, réduction des consommations d’eau,..)

Par exemple, l’étude du dossier d’un silo a conduit à supprimer une cuve de propane qui servait au séchage des grains pour éviter des risques d’effets dominos.

La deuxième grande mission d’un inspecteur est de contrôler ces installations et la mise en place concrète des mesures qui s’imposent. En plus des visites programmées sur ces établissements, des visites inopinées sont réalisées allant jusqu’à mettre en situation de gestion d’urgence l’industriel.

Cette année, a été lancée une action régionale de visites inopinées pour contrôler l’empoussièrement des silos et les dispositions de nettoyage utilisées pendant la collecte des grains. Pourquoi ? Ces conditions constituent un facteur d’explosion dont peuvent être victimes ces installations.

Quel est votre parcours, connaissiez-vous le domaine prévention des risques avant d’occuper ce poste ?

Oui, déjà au cours de mes études. J’ai commencé dans le domaine du nucléaire dans le secteur privé puis au sein de l’Autorité de sûreté nucléaire où j’ai travaillé sur les risques de la radioactivité dans des domaines variés tels que l’industrie mais également la santé. On connaît bien la radiologie mais aussi la radiothérapie et la médecine nucléaire qui utilisent la propriété radioactive de certains éléments pour soigner.

J’ai ensuite occupé un poste à Rouen dans lequel j’avais en charge les thématiques silos et entrepôts. Rouen, premier port céréalier d’exportation (plus d’un million de tonnes)… un enjeu de taille pour les silos, nombreux à la fois portuaires et de campagnes.

Aujourd’hui, en poste au sein d’une unité départementale, chargée notamment des risques industriels accidentels, je suis un grand nombre d’activités économiques/industrielles dans des secteurs très variés comme la parfumerie, la chimie, les scieries, les silos, les entrepôts, les fonderies, les dépôts d’explosifs ou de produits pétroliers… Autant d’activités qui relèvent des installations classées pour la protection de l’environnement.

Quel profil doit-on avoir pour un poste comme le vôtre ?

Un inspecteur de l’environnement, est un agent technique qui va exercer ses missions dans le milieu industriel. Il doit, ainsi, être capable de comprendre les enjeux industriels et économiques des établissements dont il a la charge et être curieux face à l’innovation.

L’inspecteur a, bien évidemment, à cœur d’améliorer la situation environnementale et de prévenir le risque des installations qu’il suit et ce depuis leur création jusqu’à leur fin de vie. C’est un métier porteur de sens.

Retrouvez plus d’informations sur la campagne de contrôles inopinés des silos en Pays de la Loire

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